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Hauts-de-Seine : des cartes postales au ministre de l'Education contre la fermeture des classes - Le Parisien

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A la rentrée, la boîte aux lettres de Jean-Michel Blanquer risque d'être pleine à craquer. Tout le mois d'août, les parents des élèves de l'école André-Marsault ont trouvé un moyen amusant de rester mobilisés contre les deux fermetures de classes annoncées dans ce groupe scolaire pour la rentrée.

Chaque jour, l'un d'entre eux envoie une carte postale depuis son lieu de vacances au ministre de l'Education mais aussi à la directrice de l'académie des Hauts-de-Seine, Dominique Fis.

Sur une des cartes transmises, on peut lire : « Cher Jean-Michel, on espère que tu passes de bonnes vacances. Repose-toi bien. On pense à toi, pense à nous ». « L'été ne change pas notre motivation », argue Bertrand Ploquin, membre de la FCPE dans l'école et père de la petite Suzanne, 9 ans.

Dès juillet, quelques parents étaient déjà mobilisés à l'entrée de l'école, transformée en centre de loisirs. « Quand on a commencé à alerter les parents, on s'est aperçus que certains n'étaient même pas au courant, explique Bertrand Ploquin. On a d'abord mis des affichages, puis on a voulu aller plus loin. »

Tous les matins, une poignée de parents accueillaient les enfants du centre, avec des gâteaux et une pétition à signer. Elle recueille aujourd'hui un peu plus de 600 signatures.

La crainte de classes à 30 élèves

« On a déjà subi des fermetures de classes lors des trois dernières années. Depuis 2017, on est passé de 17 classes à 15 en élémentaire et de 11 à 8 en maternelle », explique Bertrand Ploquin. À chaque suppression, les conséquences sont les mêmes : de plus en plus d'élèves par classe. À la prochaine rentrée, les enfants pourraient être, selon lui, jusqu'à trente dans les classes.

« Il y a aussi des élèves ULIS, en difficulté, répartis dans chacune des classes, indique le parent d'élève. Une fermeture supplémentaire a un enjeu encore plus important sur ces élèves-là qu'il faut suivre de façon particulière. »

L'inquiétude est telle que, mi-juillet, le maire (LR) Philippe Juvin, a, lui aussi, rédigé un courrier à l'attention du ministre de l'Education. Il s'y dit « quelque peu surpris » que l'Education nationale « préconise une densification des classes en période de crise sanitaire ».

L'élu « craint » que la fermeture de ces classes, auquel il s'oppose, « ne permette pas aux enfants d'effectuer une reprise de leur scolarité dans les meilleures conditions possible ».

Ces dernières années, Bertrand Ploquin affirme avoir senti « une évolution du climat scolaire » à l'école Marsault. « Le climat s'est tendu, observe-t-il. Il y a des indicateurs : le nombre de plaintes d'enfants et de parents. On a multiplié les rendez-vous avec l'inspectrice pour l'alerter. »

«Nos enfants ne sont pas des sardines»

Ce père de famille s'inquiète aussi que le confinement ait « un impact » parce que « le suivi n'a pas été identique pour tous les élèves ». D'où une mobilisation même au cœur de l'été. « L'été, tout peut s'oublier. On part aux vacances, on ne pense plus aux problèmes de l'école… Mais on veut montrer aux parents qu'on est présent et qu'on ne lâche pas », argue-t-il.

C'est lui qui a trouvé l'idée des cartes postales. Pour faciliter la tâche des parents, les cartes ont été pré-imprimées avec les adresses des deux destinataires déjà inscrites. Sur le recto, on y voit des photos de vacances de bord de mer et une image de… sardines. « C'est symbolique parce que notre slogan, c'est Nos enfants ne sont pas des sardines », s'amuse Bertrand Ploquin.

« C'est une super idée de faire réagir les gens de façon plus ou moins ludique », confie Emma, la mère de Mona, qui rentre en CM1 à l'école Marsault, l'année prochaine. La maman compte bien participer à l'opération depuis la Bretagne, où elle passe les vacances en famille.

« Il faut faire quelque chose. C'est totalement aberrant de surpeupler les classes pendant cette période, souffle-t-elle. Je le fais pour ma fille de 9 ans mais aussi pour sa petite sœur qui rentre en petite section. »

Un comptage et les derniers ajustements à la rentrée

Fin juin, la direction académique du département a annoncé les derniers ajustements de carte scolaire pour la prochaine rentrée. Entre les fermetures et les ouvertures prévues, le différentiel est de 21 classes censées fermer dans les écoles des Hauts-de-Seine.

Un solde que les services de l'Education nationale justifient par la « baisse constante depuis 2017 » du nombre d'élèves dans le département, soit « 1 500 enfants en moins en primaire » chaque année.

« Nous devons accompagner les évolutions des écoles, expliquait l'inspection académique en juin. Mécaniquement, on aurait dû perdre 60 postes mais on n'en supprime qu'une dizaine. Au regard des moyens qui nous sont alloués, nous assurons l'amélioration du taux d'encadrement des élèves au plan départemental. »

Un dernier comptage aura lieu en septembre au moment de la rentrée. Et les parents d'André-Marsault comptent bien faire pencher les choses en leur faveur avec leurs cartes postales.

VIDÉO. Déconfinement : retour à l'école pour les enfants des familles prioritaires




August 06, 2020 at 03:27AM
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